Les différentes études montrent que boire et manger pendant l'accouchement sont sans danger voir même bénéfique pour les femmes pourtant ce sont des pratiques souvent peu recommandées. Faisons le point sur les possibilités qui s'offrent à vous.
Débutons par faire le point sur les recommandations des grandes instances régissant les pratiques médicales. Alors, que disent les recommandations ?
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), les dernières recommandations datent de 2011. Elles sont plutôt en faveur d'une possibilité d'apports chez les femmes en travail.
"- La consommation de liquides clairs (eau, thé sans lait / café noir sucrés ou non, boissons gazeuses ou non, jus de fruit sans pulpe) est autorisée pendant toute la durée du travail (y compris pendant le post partum immédiat) sans limitation de volume, chez les patientes présentant un faible risque d'anesthésie générale.
- Les données actuelles sont insuffisantes pour émettre une recommandation concernant la consommation d'aliments solides durant la phase de latence. Pendant la phase, active la consommation d'aliments solides n'est pas recommandé car cela contribue à augmenter le contenu gastrique."
La Société Française d'anesthésie et réanimation (SFAR) en 2006, permet à "la femme en travail bénéficient d'une analgésie périmédullaire peut être autorisée à absorber des liquides non particulaires. Aucune indication n'est donnée pour les solides."
Dans ces recommandations, il est également notifié que " les apports per os pendant le travail améliorent le confort et la satisfaction des femmes".
Boire et manger sont des besoins primaires et physiologiques, pourquoi interdire ces pratiques ?
Le principal risque qui se cache derrière ces recommandations est l'inhalation bronchique. C'est une affection des voix respiratoires due à un reflux gastrique. Cela peut provoquer une inflammation des poumons à terme.
C'est un risque qui est très rare mais qui peut survenir chez des personnes sous anesthésie générale. C'est donc un risque qui peut survenir lorsque l'on est à risque de césarienne sous anesthésie générale.
Cependant, les chiffres montrent la rareté de l'inhalation pulmonaire. Entre 1979 et 1990, le risque de décès maternel lié au syndrome d'inhalation au US était estimé à 0,667 par million de naissance soit 7 pour 10 millions. En France, entre 2007 et 2009 aucun décès lié à l'inhalation n'a été relaté.
En pratique, peut-on donc manger et boire pendant l'enfantement ?
Manger et boire est donc tout à fait possible pendant l'enfantement. Rappelez-vous que ce sont des besoins primaires et physiologiques pour le bon fonctionnement de notre corps.
L'enfantement est un effort pour le corps, il est donc indispensable de lui donner le "carburant" nécessaire à cet effort. L'enfantement c'est naturel et primitif qui de base, n'a pas besoin de médicalisation.
Sur les recommandations de l'HAS, le souhait des femmes est bien sur en faveur d'une hydratation et alimentation. Le fait de boire représente même un confort de 8 sur une échelle de 0 à 8.
Le fait de ne pas boire ralentit la vidange gastrique et augmente l’acidité, ce qui réduit le confort des femmes qui enfantent.
Dans les cas de grossesses et enfantements à risques, le jeûne est malgré tout recommandé car il y a un risque accru de césarienne.
En conclusion, ne pas boire et manger pendant l'enfantement est obsolète. Les différentes études montrent que ces pratiques sont sans danger voir même bénéfique pour les femmes.
Alors en pratique, que mettre dans le sac de salle de naissance ?
Des petits aliments sucrés, qui boostent et procurent du plaisir (Eh oui ! On n'oublie pas l'ocytocine ahahah).
Alors mettra dans notre sac,
- Des barres de céréales
- Des bonbons
- Un fruit
- Des fruits secs (aka les dattes!!)
- Thermos avec une tisanes
- Des petites bouteilles avec un jus
- De l'eau
...
Retrouvez les recommandations HAS de 2011, ici :
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